Vaché sert le 60th Divisional Train de l'armée britannique.
1895-1919
1896-1930
Collection particulière
1897-1978
Dit Jean Sarment
Collection particulière
1895-1919
Collection particulière
Ils ont leurs conventions, leur code, leurs accommodements personnels avec la langue française. Leur sens des valeurs et des hiérarchies. Ainsi, ils ont établi un classement social. En haut, les « Mîmes ». Pourquoi ? Le mot leur plaît. Il évoque la « mystique grandeur du silence qui s’exprime », comme l’a définie Jacques Bouvier [alias Vaché]. Au-dessous des « Mîmes », les « Sârs », hommage à Péladan, aux ésotériques « Rose Croix », à tout ce qu’on voudra, qu’ils ne cherchent pas à préciser. Au-dessous : les hommes (homo vulgaris).
Au-dessous des hommes, les sous-hommes, au-dessous des sous-hommes, les « surhommes » ; plus en bas, en descendant l’échelle, le sous-off, et, au dernier échelon,
enfoncés dans la honte et l’ignominie – autre idée délicate de Bouvier – les « générals ». On ne daigne pas utiliser le pluriel convenu. Un général, des générals. […] Seul Bouvier s’obstine à demander si l’on ne pourrait pas trouver pour son père colonel une désignation – au-dessous de général – qui ferait de ce petit homme nerveux, autoritaire, très décoré et très vieilli, et très las sans doute, quelque chose comme un « intouchable ».
Jean Sarment, Cavalcadour, 1977.
Sarment évoque également ces années de jeunesse dans son premier roman, Jean-Jacques de Nantes :
Bibliothèque Municipale de Nantes, ms 3461
Bibliothèque Municipale de Nantes, ms 3569
Les Sârs n’abandonnent cependant pas leurs aspirations littéraires : ils fondent une seconde revue baptisée Le canard sauvage, qui connaît quatre numéros entre la fin 1913 et la mi-1914. Vaché y contribue avec des poèmes, Gilles – un conte de satire sociale, et une régulière chronique de lectures où il recense notamment Voyage au pays de la quatrième dimension de Gaston de Pawlowski.
Collection particulière
Lire le texte intégral dans le recueil de nouvelles Les Solennels écrits à quatre mains par Sarment et Vaché (à l'exception de Gilles dû à Vaché seul)
Bibliothèque municipale de Nantes, ms 3445/15
Lire Le voyage au pays de la quatrième de la dimension de Gaston de Pawlowski
Lire Saint Augustin de Louis Bertrand
Chacun ajoutera un vers ; ou deux, si le coup de l’inspiration l’exige.
HARBONNE [alias Hublet] – J’avais un cœur, j’avais une âme
BOUVIER [alias Vaché] – Écoutez mon épithalame.
HARBONNE – Mon âme s’en est allée […] parmi les vents alizées
PATRICE [alias Sarment] – J’ai cherché mon âme partout
BOUVIER – où m’ont mené les bateaux mouches…
BILLENJEU [alias Bisserié] - Chez les
Esquimaux et les Kalmouks.
PATRICE – Dans mon habit à bouton d’or.
BILLENJEU – Je suis allé au pôle rose
BOUVIER – le pôle rose du Pôle Nord
HARBONNE – J’ai bu la rosée du miroir des soirs…
BOUVIER – Et puis l’encens de l’encensoir…
Âgés d’environ vingt ans lors de la déclaration de guerre en août 1914, les Sârs sont séparés par le conflit mondial. Réformé, Sarment est le seul à être écarté des combats : il entame ainsi sa carrière théâtrale en 1915, à Paris. Bisserié, Hublet et Vaché sont appelés sous les drapeaux : le second n’en reviendra pas, mortellement touché par un éclat d’obus le 27 octobre 1916. Étudiant en médecine en 1914, Bisserié est infirmier militaire durant le conflit et devient, après l’armistice, un médecin doublé d’un morphinomane : il meurt dans des circonstances troubles en 1930.
Jean Sarment, Pierre Bisserié et Jacques Vaché
Bibliothèque municipale de Nantes, ms 3448/10
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Collection particulière
(juillet 1917, chez la famille Derrien)
Bibliothèque municipale de Nantes (ancienne collection André Breton)
(juillet 1917, chez la famille Derrien)
Bibliothèque municipale de Nantes, ms 3455
juillet-octobre 1916
Vaché sert le 60th Divisional Train de l'armée britannique.
octobre-novembre 1916
Vaché sert le 2/13th (Kensington) Battalion, London Regiment.
novembre-décembre 1916
Vaché est au service des Australiens au sein du 34th Battalion de l’Australian Imperial Force.
janvier-septembre 1917
Vaché sert de nouveau auprès des britanniques en étant rattaché au 2/5th Battalion, King's Own Yorkshire Light Infantery.
Durant cette affectation, il participe notamment à la seconde bataille de Bullecourt, début mai 1917.
Une désertion de deux jours, indice d’un comportement de plus en plus rebelle à l’autorité militaire, lui vaut une peine de prison de quelques jours début septembre 1917 puis un changement d’affectation.
septembre-décembre 1917
Vaché passe au service du 2/6th Battalion du West Yorkshire Regiment.
janvier-avril 1918
Vaché reste au service de l'armée britannique mais en étant cette fois attaché à un officier français faisant office d'agent de liaison avec la Fifth Army, puis de nouveau en première ligne à partir de mars.
avril-mai 1918
Vaché passe temporairement au service de l'armée américaine, ainsi que l'atteste l'une de ses lettres à Breton.
mai-juillet 1918
Vaché devient interprète au sein de la 157th Brigade de la 52th Division de l'armée britannique.
Du 26 juin au 27 juillet, il subit une peine de prison pour un motif inconnu, qu'il purge au camp britannique de Boulogne-sur-Mer.
août-novembre 1918
Fin août, Vaché réintègre l'armée française et est affecté au 14e Escadron du Train des Équipages Militaires. Il occupe la fonction de vaguemestre à la Direction du Service des Routes Militaires dans le secteur postal 178, celui du quartier général de la VIe armée à Château-Thierry. Il est à ce poste lorsqu'il participe à la libération de la Belgique, d'où il écrit sa dernière lettre connue.
Collection particulière.
Les personnes qui posent à ses côtés restent à identifier.
Probablement à la fin de sa convalescence
Collection particulière.
Les personnes qui posent à ses côtés restent à identifier.
Ce dessin de Vaché est très probablement un portrait de sa tante Louise Guibal, infirmière à l'hôpital temporaire 103bis de la rue du Boccage (le dessin a appartenu à son fils Robert avant que celui-ci n'en fasse don à la Bibliothèque municipale).
Bibliothèque municipale de Nantes, ms 3341
On peut raisonnablement formuler l'hypothèse que Vaché a eu entre ses mains certaines des lettres d'Apollinaire adressées à Breton rue du Boccage.
Lire la correspondance Apollinaire-Breton sur Gallica et dans le catalogue Trésors de la bibliothèque André Breton.
Étant donné sa datation, cette gouache qui a appartenu à Breton lui a probablement été offerte par Vaché à la fin de son séjour nantais.
Collection particulière (ancienne collection André Breton)
C’est à Nantes, où, au début de 1916, j’étais mobilisé comme interne provisoire au centre de neurologie, que je fis la connaissance de Jacques Vaché. Il se trouvait alors en traitement à l’hôpital de la rue du Boccage pour une blessure au mollet. D’un an plus âgé que moi, c’était un jeune homme aux cheveux roux, très élégant, qui avait suivi les cours de M. Luc-Olivier Merson à l’école des Beaux-Arts. Obligé de garder le lit, il s’occupait à dessiner et peindre des séries de cartes postales pour lesquelles il inventait des légendes singulières. La mode masculine faisait presque tous les frais de son imagination. Il aimait ces figures glabres, ces attitudes hiératiques qu’on observe dans les bars. Chaque matin, il passait bien une heure à disposer une ou deux photographies, des godets, quelques violettes, sur une petite table à dessus de dentelle, à portée de sa main. […] Jacques Vaché, à peine sorti de l’hôpital, s’était fait embaucher comme débardeur et déchargeait le charbon de la Loire. Il passait l’après-midi dans les bouges du port. Le soir, de café en café, de cinéma en cinéma, il dépensait beaucoup plus que de raison,
se créant une atmosphère à la fois dramatique et pleine d’entrain, à coup de mensonges qui ne le gênait guère. Je dois dire qu’il ne partageait pas mes enthousiasmes et que longtemps je suis resté pour lui le « pohète », quelqu’un à qui la leçon de l’époque n’a pas assez profité. Dans les rues de Nantes, il se promenait parfois en uniforme de lieutenant de hussard, d’aviateur, de médecin. Il arrivait qu’en vous croisant il ne semblât pas vous reconnaître et qu’il continuât son chemin sans se retourner. Vaché ne tendait la main pour dire bonjour, ni pour dire au revoir. Il habitait place du Beffroi une jolie chambre, en compagnie d’une jeune femme dont je n’ai jamais su que le prénom : Louise, et que, pour me recevoir, il obligeait à se tenir des heures immobile et silencieuse dans un coin. À cinq heures, elle servait le thé, et, pour tout remerciement, il lui baisait la main. À l’en croire, il n’avait avec elle aucun rapport sexuel et se contentait de dormir près d’elle, dans le même lit. C’était d’ailleurs, assurait-il, toujours ainsi qu’il procédait.
juste, les Mack Sennet, les premiers « Charlot », certains Picratt. Je me souviens d’avoir mis hors pair à cette époque une Diana la charmeuse […]. Tout ce que nous pouvions accorder de fidélité allait aux films à épisodes déjà si décriés (Les Mystères de New York, Le Masque aux dents blanches, Les Vampires) […]. Nous ne voyions alors dans le cinéma, quel qu’il fût, que substance lyrique exigeant d’être brassée en masse et au hasard. Je crois que ce que nous mettions au plus haut en lui, au point de nous désintéresser de tout le reste, c’était son pouvoir de dépaysement.
Le début de la lettre évoque un canular opéré par Théodore Fraenkel qui parvient à publier un poème contre Pierre-Albert Birot dans sa propre revue SIC, tout en le signant du nom de Jean Cocteau.
Numérisation du fac-similé de l'édition de 1949 chez K Éditeur
Ce dessin atteste la rencontre de Vaché et Sarment au théâtre de l'Odéon lorsque ce dernier y joue en 1917.
Bibliothèque municipale de Nantes, ms 3446/11
Sarment est le premier à droite, Copeau est à l'extrême gauche, fumant sa pipe.
Collection particulière
C’est au conservatoire Renée Maubel que je retrouvai Jacques Vaché. Le premier acte venait de finir. Un officier anglais menait grand tapage à l’orchestre : ce ne pouvait être que lui. Le scandale de la représentation l’avait prodigieusement excité. Il était entré dans la salle revolver au poing et il parlait de tirer à balles sur le public. À vrai dire le « drame surréaliste » d’Apollinaire ne lui plaisait pas. Il jugeait l’œuvre trop littéraire et blâmait fort le procédé des costumes.
l’attente, avaient accueilli le premier acte par des clameurs. Une recrudescence de l’agitation en un point précis de l’orchestre ne tarda pas pour moi à s’expliquer : c’était Jacques Vaché qui venait d’entrer, en uniforme d’officier anglais : pour se mettre au diapason, il avait dégainé son revolver et paraissait d’humeur à s’en servir. […]. Jamais comme ce soir-là je n’avais encore mesuré la profondeur du fossé qui allait séparer la nouvelle génération de celle qui la précédait. Vaché, qu’exaspéraient en l’occurrence autant le ton lyrique assez bon marché de la pièce que le ressassage cubiste des décors et costumes, Vaché en posture de défi devant le public à la fois blasé et frelaté de ces sortes de manifestations, fait, à ce moment, figure de révélateur.
La Resterie est le nom d'une propriété familiale des Vaché en Touraine. Vaché signe l'une de ses lettres à Jean Sarment « Pierre Jacques Vaché de la Rez ».
Les hommes du jour, n° 455, 16 décembre 1916
Lire le n° du journal sur Gallica
Il s'agit de l'exemplaire ayant appartenu à Vaché, conservé dans ses affaires après sa mort.
Lire le programme, qui comporte notamment l'article de Guillaume Apollinaire « Parade et l'Esprit Nouveau », sur le site de la Library of Congress.
Collection particulière
Vaché adresse ce dessin à Breton en avril 1917 et en donne le titre dans une lettre ultérieure. Breton le publie en 1925 dans La Révolution surréaliste sous le titre Jacques Vaché par lui-même.
Collection particulière (ancienne collection André Breton)
L'original de ce dessin de Vaché n'a jamais été signalé depuis sa publication dans la première édition des Lettres de guerre. Dans La confession dédaigneuse, Breton indique que Vaché lui offre ce dessin en juin 1917.
(Ancienne collection André Breton)
Ce dessin fait partie d'une série qui est peut-être liée au projet de pièce de théâtre à quatre mains de Vaché et Breton. Dans leur exécution, cette série rappelle les dessins du Vaché d'avant-guerre sur le théâtre.
Collection particulière (ancienne collection André Breton)
Dessin de mode dans lequel Vaché décrit dans des notes les matières et couleurs des vêtements qu'il élabore.
Bibliothèque municipale de Nantes, ms 3341
Ce dessin est signé Harry James, dernier pseudonyme connu de Vaché, avec lequel il signe son ultime lettre à Breton.
Collection particulière
Entre octobre et décembre 1918, Vaché réalise quatre portraits de femme, sans que l'on puisse affirmer qu'il s'agit du même modèle. Ce dessin est également signé Harry James.
Bibliothèque municipale de Nantes, ms 3573
Première partie de l'article sur la mort de Bonnet et Vaché paru dans l'Ouest-Éclair du 7 janvier 1919
Lire sur Gallica
Deuxième partie de l'article sur la mort de Bonnet et Vaché paru dans l'Ouest-Eclair du 7 janvier 1919
Article paru dans l'Ouest-Eclair le 9 janvier 1919
Lire sur Gallica
Jacques Vaché s’est suicidé à Nantes quelques temps après l’armistice. Sa mort eu ceci d’admirable qu’elle peut passer pour accidentelle. Il absorba, je crois, quarante grammes d’opium, bien que, comme on pense, il ne fût pas un fumeur inexpérimenté. En revanche, il est fort possible que ses malheureux compagnons ignoraient l’usage de la drogue et qu’il voulut en disparaissant commettre, à leurs dépens, une dernière fourberie drôle.
Jacques Vaché aurait dit plusieurs heures avant le drame : « Je mourrai quand je voudrai mourir… mais alors je mourrai avec quelqu’un. Mourir seul, c’est trop ennuyeux… De préférence un de mes amis les meilleurs ». « De telles paroles, ajoute M. Guégan, rendent moins certaine, je le reconnais, l’hypothèse de la maladresse, surtout si l’on se rappelle que Jacques Vaché n’est pas mort seul. Un de ses amis fut victime du même poison, le même soir. Ils paraissaient dormir l’un à côté de l’autre quand on découvrit qu’ils n’existaient plus. Mais admettre que cette double mort dut la conséquence d’un projet sinistre, c’est rendre affreusement responsable une mémoire ». Provoquer la dénonciation de cette « affreuse responsabilité » fut, à coup sûr, la suprême ambition de Jacques Vaché.
Dans le médaillon en haut à gauche, Desnos évoque la mort de Vaché en associant la pipe à opium et une carte, symbolisant la thèse formulée par Breton de la "dernière fourberie drôle" du prétendu suicide de son ami.
Huile sur toile,
Bibliothèque Littéraire Jacques Doucet
Texte parodique paru dans La Révolution surréaliste (n° 9-10, octobre 1927), détournant un texte de Rémy de Gourmont consacré au tueur en série Joseph Vacher.
Lire le texte intégral sur Gallica (le texte est accompagné de deux dessins alors inédits de Vaché)
Bibliothèque municipale de Nantes, ms 3994 (Ancienne collection André Breton)
Dans ce collage, Scutenaire insère à droite une esquisse du dessin de Vaché publié par Breton comme sous le titre "Vaché par lui-même" dans La Révolution surréaliste. Ce collage paraît dans le n° spécial surréalisme de la revue Documents en 1934.
Archives et musée de la littérature, Bruxelles.
Membre du groupe surréaliste entre 1947 et 1948, Rodanski réalise ce dessin durant son internement à l'hôpital psychiatrique de Villejuif : il associe les deux seuls portraits alors connus de Vaché. L'œuvre littéraire de Rodanski montre son identification à l'auteur des Lettres de guerre.
Archives du Groupe Hospitalier Paul-Guiraud, Villejuif.
Article du lettriste Gabriel Pomerand paru dans la revue Psyché en juin 1948.
Publié dans la revue de l'Internationale lettriste (organe des futurs situationnistes) Potlatch, ce texte parodie la fameuse liste établie par Breton des "surréalistes en" dans le premier Manifeste du surréalisme.